Regards d’Islande – du 23 au 26 janvier 2009
Le 23 Janvier 2009
Nous sommes dans l’avion pour l’Islande et commençons à apercevoir la fameuse « Terre de glace ». Et déjà, s’adresse à nous, un paysage étonnant : pas tout blanc comme si il avait neigé, ni simplément de la terre. .. Juste un paysage vierge, marqué par le froid. A droite, on peut déjà apercevoir, une montagne, tandis qu’à gauche, nous sommes accueillis par un mélange de marron et de blanc, un paysage presque lunaire. Pas une habitation, pas un arbre en vue. Voilà un premier aperçu indomptable de ce pays !
Nous arrivons à l’aéroport à l’heure, 15h45 ! Il fait froid, mais nous sommes bien couverts donc cela reste très supportable. Juste à la sortie de ce tout petit aéroport, les bus « Reykavik Excursions » attendent les touristes pour les amener à Reykjavik. Nous ne prenons pas ceux-ci. Juste à droite, nous prendrons le bus qui mène au Blue Lagoon. Après un peu d’attente, le bus part à 16h30 en direction du Blue Lagoon. Nous roulons à travers les paysages de ce désert froid avec une très belle vue sur les montagnes, un peu plus loin. La nuit a commencé à tomber, mais nous pouvons tout de même apprécier le dépaysement. Au bout d’un peu moins d’une demi-heure, nous apercevons le Blue Lagoon au milieu de nulle part. Dans un premier temps, nous voyons surtout la fumée qui en sort, dû à la différence de température entre l’air et l’eau. Je dois dire que le Blue Lagoon a été une expérience étonnante. J’en avais énormément entendu parler, mais c’est resté une grande découverte ! Tout d’abord, pour aller jusqu’au bâtiment principal, nous passons sur un petit chemin bâti entre deux tas de souffre. Cela donne le ton ! Arrivés à l’intérieur, nous trouvons des casiers haute technologie : les bracelets sont équipés d’une petite puce, qui retient le numéro de votre casier. J’avais préféré prendre mes bagages, pour pouvoir prendre le second bus pour Reykjavik, donc j’en ai utilisé deux. Le casier s’est bien souvenu des deux numéros, ce qui est un réel étonnement pour moi qui suit habituée aux piscines françaises. En sortant des vestiaires, nous voici enfin dans le Lagon Bleu. La première chose que l’on remarque, l’odeur du souffre sortant de l’eau, totalement, naturellement chauffée, par l’activité islandaise. Pas une goutte de chlore ! Juste avant la sortie, un petit bar propose snacks et boissons. En face, il faut maintenant sortir en maillot de bain ! Il ne nous faudra pas longtemps pour rentrer dans l’eau chaude (voir très chaude) car la température ambiante tourne autour des O°C. Mais quel bonheur lorsqu’on rentre dans l’eau ! Même mon ami, qui a une sainte horreur des piscines françaises, y passera deux heures. La vue est également impressionnante : les montagnes nous entourent, et la couleur du Lagon Bleu est d’un turquoise laiteux, qui donne une ambiance très aimable à la baignade. Le lagon en lui-même est charmant : des petits ponts en bois relient les différentes « piscines », et des saunas traditionnels ou de fumées se trouvent dans des petites grottes. Nous avons pu profiter de toutes ces infrastructures, un vrai plaisir car cet endroit est réellement relaxant ! Pas facile de sortir de l’eau pour aller jusqu »aux saunas, les pieds nous brûlent par le froid, pendant les quelques secondes que nous passons hors de l’eau ! Au bout d’un moment, nous nous éloignons un peu de l’entrée, et pouvons voir des islandais, qui se font des masques avec des algues qui se sont désintégrés dans l’eau. L’un de ces islandais me dit que ces masques sont très bons pour la peau… l’effet est presque immédiat !
Vers 20h30, nous nous préparons pour le bus qui vient nous chercher à 21h. Direction la capitale ! Le bus nous emmène jusqu’à notre hôtel, le Frón, situé en plein centre-ville. Nous arrivons vers 22h à l’hôtel, et cherchons un endroit pour manger. Mais 22h c’est vraiment très tard pour les islandais ! Les cuisines sont fermées depuis plus d’une heure…
Un restaurant juste à côté de l’hôtel accepte tout de même de nous servir. Nous ne mangerons pas islandais pour le premier soir ! Mais la nourriture mexicaine nous suffit amplement, surtout au vu du petit prix que nous payons (990 ISK par personne, soit moins de 7 € par personne pour un plat). Le soir, nous rentrons à l’hôtel. Un détail me frappe en faisant couler l’eau : ça sent le Blue Lagoon ! Et oui, l’eau est aussi naturelle.
Le 24 janvier
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre des grands sites islandais. Pour cela, un immense 4X4 vient nous chercher. Un vrai privilège lorsqu’on voit les autres passagers partir en bus : nous sommes 6 passagers dans le véhicule, avec un guide islandais, qui nous parle des détails importants de la vie, de la culture et des croyances islandaises.
Saviez-vous par exemple que les islandais croient toujours en l’existence des trolls et des elfes ? Pour eux, les elfes habitent dans les pierres. Ce sont eux qui créent les éboulements par exemple. Avant de construire une habitation, les islandais font appel à une femme qui va parler aux pierres afin de demander aux elfes à quel endroit la maison devra être construite.
Le guide nous a montré, en chemin, une maison entourée de pierres (toutes plus grosses les unes que les autres), qui avait été construite il y a plus de 50 ans. La maison n’avait jamais été touchée par la moindre pierre. Les elfes ont été très cléments ici, chacune de ces pierres aurait pu abîmer considérablement l’habitation ! Même la construction des routes a été conditionnée par les elfes : lors de la construction de la route N°1, une énorme pierre gênait car elle était située en plein milieu du chemin tracé. Les islandais ont cherché à la déplacer, mais chaque voiture qui était amenée sur cette route tombait en panne ou avait un accident.
Les islandais ont donc préféré détourner la route que de déranger les elfes, c’était bien trop risqué ! Nous apprenons également la grande importance des chevaux dans la vie des islandais. Nous sommes prévenus : nous avons le droit de nous moquer du moindre islandais, de leur terre, de leurs arbres, de tout ce qu’on veut, mais si on ose dire quoi que ce soit sur les chevaux islandais, interdiction de remonter dans le véhicule ! Les chevaux ont la taille de poney, mais sont très réputés pour leur robustesse : il s’agit du seul animal domestiqué qui soit capable de rester à l’extérieur toute l’année. Le cheval est aussi très important car il prévient les islandais d’une éventuelle tempête : lorsqu’une tempête s’annonce, les troupeaux se regroupent pour pouvoir affronter le vent ou la pluie. On ne sait pas exactement combien de chevaux il y a en Islande, mais ils sont estimés autour de 100.000 (pour environ 330.000 habitants, pratiquement un cheval pour 3 personnes !) en Islande. Il y en a un certain nombre en Europe (Allemagne, France…), mais ils ne pourront plus revenir : pour éviter les maladies, un cheval qui quitte l’Islande ne pourra plus jamais revenir…
Après un moment en 4X4 à écouter toutes ces histoires, nous arrivons sur le site de Geysir, le geyser qui a donné son nom à tous les autres, avec son fameux geyser Strokkur, qui jaillit très régulièrement. Le site en lui-même est très beau, ne serait-ce qu’au niveau des couleurs : une couche de rouge, une couche de vert, les montagnes marron/blanches, et le ciel bleu…
Et les geysers, qui ont la même couleur turquoise que l’eau du Blue Lagoon. C’est là que nous voyons le premier avantage d’être en 4X4 : le guide a bien fait attention de nous faire arriver avant les bus. Nous sommes donc 6 à profiter de l’ambiance paisible de ce lieu, et en partant nous voyons le bus des 40 personnes autour des geysers.
Après un petit passage au magasin de souvenir situé à proximité du site pour manger un morceau, nous repartons pour þingvellir, le plus vieux parlement d’Europe – en plein air (qui a été déplacé à Reykjavik depuis), datant de 870. Nous approchons du site, et sommes toujours entourés de ces couleurs extraordinaires. Je n’aurais pas cru que le paysage islandais aurait autant de couleur à offrir en hiver ! Le ciel se couvre… le temps peut changer extrêmement vite en Islande !
Nous arrivons à þingvellir sous un ciel très gris et sous la pluie, mais le lieu reste très beau malgré tout. Il commence à faire bien froid et je suis bien contente d’avoir prévu mon pantalon de ski ! Après un court arrêt à l’ancien Parlement, nous poursuivons notre chemin. Nous quittons donc la route sur laquelle tout type de véhicule peut rouler, et arrivons sur une route totalement gelée. Sans le 4X4, impossible de rouler dessus, le ravin nous accueillerait à bras ouverts ! Le 4X4 n’est pas tout à fait stable, mais on voit bien que le guide est très expérimenté. Sur la route, le guide met l’ambiance : « Highway to Hell » d’ACDC nous accompagne ! Comme c’était bien trouvé ! Nous sommes en fait en route vers un glacier, pour partir en motoneige. L’arrivée au glacier est extraordinaire : on a presque l’impression d’être dans le ciel tant tout est blanc autour de nous…
Comme si nous étions perdus dans un nuage. Pour dire : tout est tellement blanc que l’appareil photo refuse de prendre des photos car il ne voit pas les contrastes ! Pour y arriver, nous sommes obligés de prendre les motoneiges en photo, avec le paysage derrière. Nous y retrouvons un autre groupe qui est arrivé en 4X4 peu avant nous. Nous sommes une trentaine pour cette excursion motoneige. Nous remarquons la pureté visible de la neige : elle n’est pas simplement blanche, mais elle a des reflets bleus très discrets. C’est beau. Nous partons, je suis la première à conduire. Et c’est là que l’on voit l’importance de suivre les instructions. L’air est si blanc que, bien que le glacier soit assez plat, il suffit de prendre un peu en retard pour ne plus voir les motoneiges devant nous. Heureusement, les instructeurs veillent ! Après une bonne demi-heure de conduite (je pense mais c’est vrai qu’on perd un peu la notion du temps dans ce type d’excursion !), nous nous arrêtons pour une pause, et mon ami prend le volant.
Encore une demi-heure de conduite environ, sans rencontrer personne, sauf un 4X4 qui semble s’être perdu là. Je profite du paysage et c’est grandiose. Nous rejoignons ensuite notre 4X4 et quittons la montagne. La route est toujours aussi glissante et je suis bien contente d’être dans cet énorme 4X4 !
Nous sommes en fait en route pour Gullfoss, la « Chute d’Or », l’une des nombreuses chutes d’Islande, mais aussi la plus réputée. Il y fait presque aussi froid que sur le glacier ! C’est surtout le vent qui est froid. Un beau chapeau et des bons gants sont indispensables ! En hiver, c’est une vraie patinoire au niveau du point de vue. On avance comme on peut, en se tenant à la rambarde (qui est en fait une corde sur pratiquement toute sa longueur). Après cette journée bien chargée, nous repartons pour Reykjavik. De retour à l’hôtel, nous avons toute la soirée pour nous promener.
Nous décidons donc d’aller d’un côté moins touristique (puisque nous avions planifié le quartier touristique pour la journée du lendemain) pour voir un peu à quoi ressemble la ville. Mais dès que l’on sort du quartier fréquenté, mieux vaut ne pas être piéton. En effet, les trottoirs sont gelés et il n’est vraiment pas évident de tenir sur ses jambes ! C’est tout de même assez intéressant de voir l’architecture des bâtiments : les islandais semblent habiter de très grandes maisons… Sont-elles divisées en appartement ou s’agit-il de grandes maisons familiales ? En tout cas ça me semble plutôt accueillant (en tout cas ça change des grands bâtiments parisiens) !
Le 25 janvier
Cette journée libre nous permet de visiter un peu Reykjavik par nous même. Contrairement à la veille, nous nous rendons compte que les trottoirs sont parfaitement entretenus et secs : des milliers de tuyaux se promènent sous la ville, faisant circuler de l’eau chaude (toujours aussi naturelle !). Tout d’abord, direction Sólfarið, la modélisation d’un bateau viking, en aluminium, inspiré également par les os des baleines qui ont fait la fortune de l’Islande.
Le plus impressionnant, c’est la vue qu’on a de cet endroit. Les montagnes majestueuses nous regardent, et avec le lever du soleil (il est environ 10h) cela donne un spectacle magnifique . Nous nous promenons un peu jusqu’au port, un endroit très agréable que ce soit au niveau des bateaux ou de l’ambiance.
Ensuite, nos plans ont dû être changés : nous voulions aller voir la fameuse cathédrale Hallgrimskirkja, mais celle-ci est actuellement en rénovation, donc nous n’avons pas eu cette chances. Nous nous promenons donc dans la ville « touristique » jusqu’à trouver un endroit charmant pour le déjeuner. Le Café Babalú est tenu par une jeune artiste allemande venue s’installer en Islande. Elle nous explique qu’elle habite aujourd’hui dans un petit village près de Reykjavik, d’où elle peut voir les baleines certains jours. Le petit restaurant n’est pas très islandais, mais la décoration y est très cosy et la nourriture délicieuse !
Les murs sont décorés de ses propres toiles, et on a facilement accès à des livres, jeux de sociétés ou autres (en islandais bien sûr !). Sur le toit du bâtiment se trouve une terrasse avec une très jolie vue sur la ville et la cathédrale Hallgrimskirkja. Un vrai coup de cœur pour cet endroit ainsi que pour la gentillesse de la propriétaire des lieux. L’après-midi sera court, nous devons être rentrés pour 20h30 car nous partons en excursion dans les alentours de Reykjavik à 21h à la recherche des aurores boréales.
Nous profitons tout de même bien de ces quelques heures pour nous promener dans la ville. Le soir, nous décidons de manger dans un restaurant typiquement islandais que nous avait conseillé l’hôtel, þrír Frakkar (3 manteaux). Au menu, des plats typiquement Islandais, principalement à base de poissons. On y trouve également du steak de baleines par exemple. Ce restaurant est plus cher que ceux dans lesquels nous sommes allés jusque là, mais nous y mangeons très bien et tirons un réel avantage de la perte de valeur de la monnaie islandaise : nous payons 55 € pour deux kirs, les deux plats et un café… ce pour quoi nous aurions payé environ 90 € il y a quelques mois. En soirée, nous partons dans l’espoir de voir des aurores boréales. Nous avions choisit cette date afin de réunir les conditions au mieux pour voir des aurores boréales, même si nous savons parfaitement que les aurores boréales sont imprévisibles.
Arrivés dans les locaux de Reykjavik Excursions, nous nous rendons compte que nous serons beaucoup : nous remplissons pratiquement 4 bus, ce qui fait que nous sommes pratiquement 200. Il s’agit d’une excursion très demandée, surtout les semaines sans lunes : la plupart des personnes qui viennent à ces dates cherchent les aurores boréales. Mais une fois arrivés sur place nous nous rendons compte que ce n’est pas gênant, car on a surtout les yeux rivés vers le ciel !
Notre guide nous explique la manière dont les prestataires s’y prennent pour ces excursions. Il ne s’agit pas uniquement de nous emmener en dehors de la ville, toujours au même endroit. Les guides se renseignent auprès de personnes qui habitent dans des endroits différents pour savoir où les conditions sont le mieux réunies. Dans notre cas, nous nous retrouvons sur le site de þingvellir, l’ancien Parlement, où le ciel est bien dégagé. Nous attendons environ trois quart d’heure sans rien voir. Puis, les guides nous montrent un endroit dans le ciel très légèrement plus clair… Bien sûr, c’est tellement léger que nous n’aurions rien vu si on ne nous l’avait pas montré, mais on sait maintenant où regarder. Malheureusement, l’aurore boréale ne veut pas se montrer et après plus d’une heure d’attente (au total) nous décidons de repartir pour la capitale. Mais sur le chemin, quelle agréable surprise : une aurore boréale à notre droite ! Nous arrêtons donc les bus, et descendons pour pouvoir admirer les aurores boréales. Nous pouvons vaguement en apercevoir une bleue, toute petite, mais c’est surtout les vertes que nous voyons bien. Il est environ minuit lorsque nous repartons. L’aurore boréale qui est toujours bien visible dans le ciel bouge, comme si elle nous accompagnait jusqu’à notre hôtel. Nous nous couchons vers 1 heure du matin, ravis d’avoir pu assister au spectacle des aurores boréales avant notre départ.
Le 26 janvier
La nuit aura été courte ! Nous repartons de l’hôtel à 4h45 pour avoir le bus régulier qui nous amène à l’aéroport. Le vol est à 7h50, donc nous repartons alors que le jour est loin de s’être levé, fatigués mais des souvenirs pleins la tête.
[Une petite envie d’Islande en hiver ?]
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Par Natacha – Nord Espaces (Récit et photos)
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