Phare culturel de la Russie, la capitale fondée par Pierre le Grand en 1703 émerveille les visiteurs de toutes les époques.
« … Toute magnifique que je me représentais la ville, je fus ravie par l’aspect de ses monuments, de ses beaux hôtels et de ses larges rues, dont une, que l’on nomme la Perspective, a une lieue de long. La belle Néva, si claire, si limpide, traverse la ville chargée de vaisseux et de barques, qui vont et viennent sans cesse, ce qui anime cette belle cité d’une manière charmante. Les quais de la Néva sont en granit, ainsi que ceux de plusieurs grands canaux que Catherine a fait creuser dans l’intérieur de la ville. D’un côté de la rivière se trouve de superbes monuments, celui de l’Académie des arts, celui de l’Académies des sciences et beaucoup d’autres encore, qui se reflètent dans la Néva. On ne peut rien voir de plus beau, m’a-t-on dit, au clair de lune, que les masses de ces majestueux édifices, qui ressemblent à des temples antiques… » Elizabeth Louise Vigée-Lebrun (séjour en 1795)
« … De Novgorod jusqu’à Pétersbourg, il n’y a presque plus que des marais, et l’on arrive dans l’une des plus belles villes du monde comme si, d’un coup de baguette, un enchanteur faisait sortir toutes les merveilles de l’Europe et de l’Asie du sein des déserts. La fondation de Pétersbourg est la plus grande preuve de cette ardeur de la volonté russe, qui ne connaît rien d’impossible. Tout est humble aux alentours ; la ville est bâtie sur un marais et le marbre même y repose sur des pilotis ; mais on oublie, en voyant ces superbes édifices, leurs fragiles fondements et l’on ne peut s’empêcher de méditer sur le miracle d’une si belle ville bâtie en si peu de temps. Ce peuple, qu’il faut toujours peindre par des contrastes, est d’une persévérance inouïe contre la nature, ou contre les armées ennemies… » Germaine de Staël (séjour en 1812)
« La Néva traverse de part en part la ville de Saint-Pétersbourg et forme plusieurs îles en son delta. Ses quais sont de granit, ses ponts sont de granit, ainsi que les bases des palais qui bordent le fleuve ; tout est granitique à Saint-Pétersbourg, on sent partout la force du fondateur. Lui, ce Romulus du Nord, se montre encore à cheval au milieu de la vaste place qui porte son nom. Il est posé là dans l’attitude qu’il prenait quand il bénissait son peuple en traversant la ville impériale. La peau d’ours qui sert de housse est le symbole de la barbarie où était plongé le peuple russe au commencement de son règne ; et le rocher que gravit le cheval du tsar est celui des obstacles vaincus. » Paul de Julvécourt (1834)
« Je t’aime, ville, oeuvre de Pierre,
j’aime ta sévère harmonie,
le cours majestueux du fleuve,
le granit qui revêt tes rives,
l’entrelacs des grilles de fonte,
la claire pénombre sans lune
de ces nuits porteuses de rêves
où, sans allumer ma lampe,
dans ma chambre je lis, j’écris,
où je vois clairement les masses endormies
des rues vides et, scintillant là haut,
la flèche d’or sommant l’Amirauté ;
où sans laisser l’ombre nocturne
s’attarder sur les cieux dorés,
un crépuscule chasse l’autre,
laissant moins d’une heure à la nuit.
J’aime de tes âpres hivers
le grand gel dans l’air immobile
et la course en traîneaux sur l’immense Néva
et le rose éclatant au visage des filles
et le bruit, et l’éclat, et la rumeur des bals
et, régal des soupers de garçons,
la mousse écumant dans les coupes
et le punch aux flammèches bleues. »
Le Cavalier d’airain (extrait), Alexandre Pouchkine, 1833
Saint-Pétersbourg, « la plus abstraite, la plus préméditée des villes qui soit sur terre ». Fiodor Dostoïevski
Magie blanche de Saint-Pétersbourg
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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