Charmante ville norvégienne des Alpes scandinaves, Røros doit sa fondation en 1646 à la découverte de gisements de cuivre. Plus de trois siècles d’exploitation minière (jusqu’en 1977) y forgèrent une culture originale, fondée sur l’extraction du cuivre dans une région isolée de plaines montagneuses au climat très rigoureux. Røros est à ce point unique qu’elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
La ville est entourée d’une zone tampon coïncidant avec la zone de privilèges (la Circonférence) accordés à l’entreprise minière par la couronne dano-norvégienne en 1646. On peut encore y visiter la mine et une fonderie. La technologie de départ était allemande, comme de nombreux mineurs travaillant aux côtés de Danois, Suédois et bien sûr Norvégiens. Ces installations donnent une idée de leurs conditions de vie, rendues plus difficiles encore par un climat hostile les trois quarts de l’année.
Elles contrastent grandement avec le reste du centre historique, très mignon et chaleureux, digne d’une carte postale. Røros est en effet l’une des plus anciennes villes en bois d’Europe, dont le plan des rues n’a quasiment pas évolué depuis sa fondation.
Entièrement reconstruite après sa destruction par les troupes suédoises en 1679, Røros a conservé environ 2000 maisons en bois à un ou deux étages, certaines datant des XVIIe et XVIIIe siècle. Les façades en bois noirci de nombre d’entre elles donnent à la ville un aspect médiéval. Un vrai voyage dans le temps !
Elle-aussi bâtie par la compagnie minière, comme en témoigne l’emblème au-dessus de l’horloge de son clocher carré, l’imposante église luthérienne est le seul édifice en pierre de la ville. Elle peut acceuillir jusqu’à 1 600 personnes. Les drapeaux exposés à l’intérieur étaient ceux de l’armée privée de l’entreprise.
Le centre historique est assez petit mais on prend beaucoup de plaisir à flâner dans ses rues, entre galeries d’art et commerces proposant artisanat et vêtements traditionnels. Le marché de Noël de Røros est l’un des plus réputés de Norvège.
L’histoire culturelle de Røros est très riche pour une ville d’environ 4 000 habitants. On peut par exemple y visiter la maison du peintre Harald Sohlberg (1860 – 1935), dont le tableau « Nuit d’hiver dans les montagnes du Rondane », aujourd’hui exposé au Nasjonalmuseum d’Oslo, fut élu « Tableau National » par les Norvégiens.
Auteur majeur de la littérature d’après-guerre, Johan Peter Falkberget (1879 – 1967) fit connaître la rude et austère existence des mineurs paysans montagnards de sa région natale. On se rend vite compte en discutant avec eux que les gens de Røros forment toujours une communauté soudée et attachante. Un bel héritage.
Visiter Røros autour de Pâques est une excellente idée. Bien que située bien en dessous du cercle polaire arctique, c’est l’une des villes les plus froides de Norvège, avec un record approchant les -50°C ! Ainsi, on y trouve encore des températures négatives en avril, descendant parfois à -15°C.
Mais le retour des longues journées, l’enneigement, le temps beau et sec invitent au ski de randonnée sur les plateaux montagneux, au traîneau à chiens, à l’observation des rennes et des élans. Non loin de Trondheim, Åre ou Östersund en Suède, Røros est aussi une étape de choix pour les mordus d’hiver, de froid et de grand air !
Laurent
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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