A Høvikodden, au bord du fjord d’Oslo, le Centre d’art Henie Onstad est un écrin pour toutes les formes de création contemporaine. Il est en cela resté fidèle à l’esprit de ses fondateurs, qui recherchaient avant tout le beau, « ce qui peut ravir l’œil et apporter la paix de l’esprit ».
Le Centre est né en 1968 de l’imagination de Niels Onstad (1909-1978), armateur et collectionneur d’art, et de son épouse Sonja Henie (1912-1969), grande dame du patinage artistique. Que l’on en juge : six fois championne d’Europe, dix fois championne du monde, trois fois championne olympique (en 1928, 1932 et 1936) ! Elle popularisa ensuite son sport aux Etats-Unis en tant que patineuse professionnelle et actrice. C’est en 1955 que Sonja Henie commença à s’intéresser à la peinture, après sa rencontre avec Niels Onstad. La femme d’affaires devint alors l’une des plus grandes collectionneuses d’art et mécène de Norvège… Le couple est enterré au sommet de la colline surplombant le Centre d’art, dont une salle est consacrée aux trophées et autres objets personnels de la championne.
Comme de nombreux collectionneurs européens de leur époque, Sonja et Niels s’intéressèrent beaucoup à la France. La collection de peinture comprend ainsi des œuvres de Juan Gris, Jacques Villon, Pablo Picasso et Pierre Bonnard. Ils mirent l’accent sur les années 1950, avec deux tendances principales : les abstractions lyriques et, dans une certaine mesure, géométriques de l’École de Paris, inspirées par la nature, et un expressionnisme nordique plus brutal, à l’œuvre entre autres au sein du mouvement artistique CoBrA.
Au cours des 55 années d’existence du Centre d’art, la collection n’a cessé de s’enrichir et de se diversifier. Elle compte aujourd’hui plus de 8 000 œuvres inspirées principalement du surréalisme, des mouvements CoBrA et Fluxus, de l’abstraction géométrique (art concret, op art…) et de la peinture abstraite lyrique. Le grand parc arboré autour du Centre met en valeur 30 sculptures d’artistes norvégiens et internationaux.
Née en 1929, l’artiste japonaise Yayoi Kusama est mondialement connue pour son univers aux couleurs vives et motifs tentaculaires, muri six décennies durant sur des peintures, sculptures et pièces entières. L’un de ses thèmes fondamentaux est l’infini, défini à la fois comme un espace cosmique, spirituel et psychologique dans lequel disparaître, s’éteindre. Un appel du vide, entre désir et angoisse, suggéré notamment par l’installation Hymne à la Vie (2015).
C’est au début des années 80 qu’apparut le motif de la citrouille jaune aux points noirs, aujourd’hui emblématique de la culture japonaise. Kusama décrit ainsi son attirance pour le cucurbitacée : « Il semble que les citrouilles n’inspirent pas beaucoup de respect. Mais j’ai été enchantée par leur forme charmante et engageante. Ce qui m’a le plus séduite, c’est la généreuse absence de prétention de la citrouille. Ça, et sa base solide, spirituelle ».
Escapade à Oslo
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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