Les articles récents à propos du site exceptionnel de Drumadoon sur l’île d’Arran rappellent combien l’Ecosse est riche en vestiges préhistoriques. Le « Drumadoon Cursus » se présente comme un ensemble de fossés et de berges avec de gros poteaux de chêne, long d’environ un kilomètre et large de cinquante mètres, sur une colline. Daté de 4 000 à 3 000 ans avant notre ère, il était a priori destiné à des cérémonies et autres rassemblements.
Le domaine agricole de Drumadoon est situé sur la côte sud-ouest de l’île d’Arran. D’une superficie d’environ 2.6 kilomètres carrés, il surplombe à la fois le détroit de Kilbrannan et la péninsule de Kintyre. Marcher le long du rivage permet de toucher du doigt des roches du Triasique vieille de 250 millions d’années ! Elles sont intégrées au géoparc d’Arran, candidat au titre de géoparc mondial attribué par l’UNESCO. Certains des premiers dinosaures, dont un reptile ressemblant à un crocodile, le Chirotherium, y laissèrent leurs empreintes dans les couches de grès. Bien plus tard, il y a 60 millions d’années, des volcans massifs formèrent les montagnes du nord d’Arran et un grand volume de roches magmatiques.
Erodées par la succession des glaciers, elles sont à l’origine de la côte très déchiquetée d’aujourd’hui. Ainsi formée, la falaise de Doon à Drumadoon est un promontoire imposant, composé de colonnes de basalte de 30 mètres de haut. A la fin de la dernière période glaciaire, la calotte des Highlands s’étant retirée, le sol commença à s’élever, formant les « plages surélevées » d’Arran. Des grottes maritimes – telles les « Kings Caves » à Drumadoon – devinrent accessibles à des groupes de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs du Mésolithique, qui en firent il y a 10 000 ans leurs habitations saisonnières.
On vous invite à Drumadoon à observer la faune et la flore dans les cuvettes de marée, les phoques, loutres et fous de Bassan chassant dans ses eaux marines protégées, les oiseaux de mer et rapaces nichant sur les imposantes falaises d’origine volcanique. La luxuriante forêt tropicale écossaise en régénération y est riche de trembles anciens, peut-être vieux de plusieurs milliers d’années, d’orchidées rares, d’oiseaux, de serpents et de lézards, d’abeilles et de papillons.
Vous y verrez peut-être de rares busards cendrés ou des faucons pèlerins en train de chasser au-dessus des landes de bruyère. Membre fondateur du réseau Northwoods Rewilding, le domaine de Drumadoon est engagé depuis plus de 30 ans dans une démarche de réensauvagement, au grand bénéfice de la forêt indigène.
Arrivés sur l’île d’Arran il y a plus de 5 000 ans, ce sont donc les agriculteurs du Néolithique qui sont à l’origine du « Drumadoon Cursus » surplombant Machrie Moor et les Northern Mountains. La construction de ce monument cérémoniel leur demanda peut-être des décennies ! Site archéologique le plus connu de l’île d’Arran, Machrie Moor est un ensemble de cercles de pierres, de pierres dressées, de cairns et de cistes, de huttes disposées en cercles et de champs, datant tous d’entre 3500 et 1500 avant notre ère. Les hommes du Néolithiques utilisèrent le grès pour leurs pierres debout. Ils façonnèrent la pierre volcanique d’Arran en têtes de hache et lames de coupe commercialisées dans toute l’Europe. C’est aussi à cette époque que les hommes commencèrent à modifier radicalement l’environnement par de nouvelles pratiques agricoles et la déforestation de la forêt tropicale atlantique.
Les collines et landes ouvertes de Drumadoon recèlent encore de nombreux vestiges préhistoriques non encore étudié. Datant de l’âge du Fer, le fort de la colline est lui perché sur les falaises de basalte spectaculaires de Drumadoon Point. Il y a environ 2000 ans, le « Doon » était un centre de pouvoir, occupant une position stratégique en surplomb des importantes voies maritimes menant à l’Irlande du Nord et au reste du monde. Les Kings Caves témoignent de ces échanges par leurs nombreuses inscriptions : on y trouve des caractères Ogham irlandais et de rares serpents nordiques. Selon la légende, c’est aussi là que le roi écossais Robert the Bruce (1274-1329), obligé de se cacher à la suite d’une défaite militaire, observa une araignée se balancer entre des chevrons, essayant de fixer sa toile. Elle échoua six fois, le septième essai étant couronné de succès. Robert y vit un signe et décida de continuer à se battre.
Source : drumadoon.scot
Entre nature et culture, qui voyage en Écosse s’expose à bien des plaisirs !
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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