Une aurore polaire naît de la fécondation de l’atmosphère terrestre par le vent solaire, d’une collision de particules à une altitude souvent comprise entre 100 et 300 km, libérant des photons. Sa couleur dépend de l’état – neutre ou chargé – des molécules atmosphériques et de l’énergie des particules solaires. Le vert majoritaire est souvent frangé de violet, rouge et bleu. Les aurores intégralement rouges sont rares et parfois confondues avec la lueur d’un grand incendie ; les pompiers furent plus d’une fois appelés pour les éteindre ! Les photographes novices s’adressent avec plus de profit à l’Agence spatiale canadienne, puis s’en vont à au moins 40 km des grandes villes, loin de toute pollution lumineuse.
Selon l’hémisphère où elles sont observées, les aurores polaires sont appelées boréales ou australes. Elles se produisent principalement près des pôles magnétiques, la « zone aurorale » étant comprise entre 65° et 75° de latitude. Les régions privilégiées sont donc l’Alaska, le nord du Canada, le Groenland, l’Islande, la Laponie, la Russie et l’Antarctique. La période optimale d’observation correspond aux nuits les plus longues. A proximité du cercle polaire, elle débute mi-septembre et s’achève fin mars. Des aurores boréales sont par exemple observables jusqu’à 200 nuits par an en Alaska à Fairbanks et Nome, en Russie au nord de la péninsule de Kola et jusqu’en Tchoukotka. Mais aussi sur Jupiter, Saturne et toute planète possédant un champ magnétique…
Si le phénomène fut reproduit en laboratoire dès 1896 par le physicien norvégien Kristian Birkeland, ce n’est qu’au début de l’ère spatiale que l’on comprit que la Terre était en permanence bombardée par un flux de particules solaires. Les scientifiques proposent aujourd’hui sur Internet des prévisions d’aurores polaires, par exemple en Alaska. L’indice Kp mesure sur une échelle de 0 à 9 les variations du champ magnétique terrestre. Plus il est élevé, plus l’aurore peut être spectaculaire et visible à de basses latitudes, un Kp de 1 à 2 étant suffisant pour une observation au nord du Canada ou de la Scandinavie. Mais une part d’incertitude demeure quant à la formation de l’aurore et plus encore son intensité, ses couleurs et sa durée, toujours différentes.
En période de forte activité de notre étoile, les aurores polaires apparaissent exceptionnellement aux latitudes moyennes. Des éruptions solaires en produisirent ainsi à la fin de l’été 1859 dans certaines régions tropicales, où il fut parfois possible de lire la nuit à la lumière aurorale ! Elles perturbèrent aussi les communications par télégraphe électrique. De toutes les tempêtes solaires connues, celle de 1859 est la plus violente à avoir frappé notre planète. Un phénomène comparable serait aujourd’hui dévastateur pour nos satellites, lignes électriques à haute tension, appareils électroniques… et sans doute d’une grande beauté.
Féérie silencieuse, l’aurore polaire est sans surprise à l’origine de nombreuses légendes. Dans la culture sámi, elle est poussière projetée au ciel par la queue du renard polaire. Pour les Nénètses, ce sont les âmes de leurs ancêtres qui rejoignent la toundra pour chasser. Boréale ou australe, l’aurore trouve aussi sa place dans toute mythologie personnelle.
Si vous souhaitez photographier les aurores boréales suiviez ce lien avec les conseils de l’Agence spatiale canadienne.
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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