A l’occasion du festival Atjan Wild Islands du 4 au 8 septembre 2019, nous avons eu la chance d’aller visiter les Îles Féroé quelques jours en prenant le vol direct Paris CDG – Vagar mis en place depuis cet été par Atlantic Airways. Un environnement étonnant fort agréable et à part à découvrir à pieds. Quelques jours après notre retour, il est temps de vous faire part de mes premières impressions.
Ancien plateau volcanique érodé par les éléments, l’archipel des Îles Féroé fascine par son aspect isolé et désolé, un peu moins par sa météo capricieuse. Destination nature par excellence, les Îles Féroé attirent par leurs paysages grandioses aux apparences bruts et vierges, cette sensation toujours plus difficile à trouver d’être seul au monde, sur des terres encore intouchées par l’Homme. Mystique ou encore mystérieuse, les adjectifs qualificatifs ne manquent pas pour qualifier cet archipel tant méconnu.
Une impression qui se vérifie avant même d’atterrir à Vagar. Vu du ciel, on peut mieux observer les différentes strates et traces engendrées par l’érosion qui donnent aux îles cette apparence si caractéristique des Féroé, les traces de civilisation sont rares et se cantonnent à quelques villages au bord de l’océan.
Crédit photo : Sébastien Holué
Les 18 îles de l’archipel offrent un choix large de randonnées donnant accès à des sites tous autant spectaculaires les uns que les autres à l’image de la cascade à Gasadalur, le lac de Bosdalafossur ou encore l’iconique plage de Saksun.
Toutefois pour ne pas être surpris il faut prendre connaissance de certaines spécificités culturelles. Je m’adresse tout particulièrement aux habitués de la Scandinavie comme moi qui ont l’habitude de vadrouiller et de camper où bon leur semblent grâce au droit de libre accès à la nature.
Aux Îles Féroé, beaucoup de sentiers de randonnées se font sur des terrains privés appartenant aux éleveurs de moutons, qui sont plus nombreux que les habitants sur l’archipel. En général, les accès sont réglementés, les sentiers balisés et payants pour certaines randonnées : comptez 100 DKK pour accéder à la plage de Saksun et 200 DKK par adulte (été 2019) pour accéder au sentier qui longe le lac Bosdalafossur. Nous y reviendrons plus tard.
Payant ou non cela vaut la peine de venir marcher et découvrir ces îles car de nombreux sites ne sont accessibles qu’à pieds. Nous nous laissons donc porter par les paysages et brasser par les éléments. Grottes, falaises, cascades, crevasses, sommets, crêtes, derrière une ressemblance superficielle entre les différentes îles, de nombreux sites d’intérêts ponctuent l’archipel.
Crédit photo : Laurent Moulinat
Les Îles Féroé sont exposées à un climat océanique tempéré très humide, frais et changeant. Comme en Islande, sur place on entend souvent dire que l’on peut observer les quatre saisons en une seule journée. Après 2,3 jours sur l’île, on se rend compte que les locaux ne mentent pas, mais on se rend compte aussi que c’est largement supportable, avec un bon imperméable.
L’air marin charge l’air en humidité et voile les montagnes et les îles que l’on peut apercevoir au loin qui prennent soudain des formes abstraites sous une lumière mystérieuse. Sous un vent omniprésent, parfois accompagné de fortes rafales, le soleil joue à cache-cache derrière un ciel déchiqueté. Des êtres invisibles, sans doute des trolls, déchirent les nuages en lambeaux qui échouent entre les pics et les plateaux. La pluie et la grêle s’invitent et repartent aussi vite qu’elles sont arrivées. Ce spectacle se déroule sous nos yeux chaque jour sous une lumière qui change sans cesse. Pour ma part, je trouve que c’est sous ce ciel agité voire chaotique que la beauté singulière des Îles Féroé s’exprime pleinement.
L’environnement des Îles Féroé est sauvage, brute, rugueux, mais il est autant fragile. On peut s’en rendre compte sur place assez rapidement dès que l’on fait une randonnée. Sous la répétition des pas, le sol change rapidement, le sol se dégarnit, l’herbe a du mal à repousser, les pierres tombent. C’est pourquoi, contrairement aux autres pays scandinaves où la randonnée est totalement libre, elle y est très réglementée aux Îles Féroé. Il est en général interdit de sortir des sentiers.
Cela peut paraître étrange de payer pour accéder à quelques kilomètres de sentiers mais il faut voir cela comme un geste pour l’environnement. L’argent récolté est ensuite utilisé pour la maintenance des sites naturels. Cela nous fait comprendre que notre présence a un impact, peut-être plus qu’ailleurs en Europe. Cela fait écho avec la nouvelle politique mise en place par l’office du tourisme appelée « préservolution » : les féringiens entendent bien développer leur activité touristique mais à moindre mesure et surtout en faisant la préservation de leur écosystème une priorité.
Sublimes, rugueuses, fragiles et mystérieuses, les Îles Féroé sont à part. Souvent comparées à un mélange d’Ecosse, de Norvège et/ou d’Islande, on peut y voir quelques similitudes superficielles mais elles ont bien leur propre identité.
Nord Espaces
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