Comment conduire une motoneige ?

31 décembre 2016
  • Nord Espaces a testé pour vous…

Piloter une motoneige est aujourd’hui proposé lors de tout séjour hivernal dans un pays nordique. On se rend vite compte que l’appellation « scooter des neiges » ne rend pas justice à un engin dont la cylindrée est généralement comprise entre 250 à 1500 cm! Si vous avez déjà une solide expérience, n’hésitez d’ailleurs pas à vous lancer dans un raid itinérant de difficulté raisonnable.  Le plus extraordinaire de mes voyages de ce type fût de parcourir 1000 km dans l’Arctique russe, en Tchoukotka. Si vous débutez, vous pouvez déjà vous faire plaisir lors d’excursions de quelques heures à deux jours, avec une nuit en refuge.

Chaque pays a sa propre réglementation. Il faut par exemple avoir le permis auto et au minimum 16 ans au Québec, 18 ans en Finlande. L’attention aux consignes de sécurité – données le plus souvent en anglais par des instructeurs qualifiés – n’est pas négociable ! Car en cas d’accident, les dommages corporels peuvent être graves et la casse matérielle coûteuse. En Russie par exemple, où l’on peut vous demander le montant intégral de la réparation… Cela étant, si l’on suit les instructions, les risques sont vraiment minimes.

Quatre constructeurs se disputent l’essentiel du marché de la motoneige : POLARIS INDUSTRIES, BOMBARDIER, ARCTIC CAT et YAMAHA. Les Finlandais apprécient notamment les modèles SKI-DOO et LYNX produits sur place par le Canadien BOMBARDIER. Des machines électriques ou hybrides pointent le bout de leur capot, pour glisser en silence sans avoir à respirer de fumées d’échappement. Les motoneiges sont utilisées essentiellement pour la promenade, un peu pour le travail, la chasse ou la pêche blanche, marginalement pour la course (jusqu’à plus de 200 km/h !) et les expéditions. Malheureusement peut-être, on se déplace de moins en moins en traîneau à chiens… Les débutants empruntant des itinéraires sans grande difficulté, leurs motoneiges sont peu puissantes et très simples d’utilisation ont en général un bouton START (ou une clé), un autre rouge STOP, une poignée pour mettre le gaz et l’autre pour freiner, les deux parfois chauffantes. Ce bouton rouge est très apparent, comme une sonnette sur un comptoir d’hôtel : il faut juste taper dessus avec votre grosse moufle pour que la machine s’arrête. Vous utiliserez le frein pour freiner, logique ; mais si vous relâchez la poignée de gaz, votre motoneige ralentit comme un véhicule automatique.

Le pilotage est avant tout affaire de bon sens. Par exemple, n’abaissez pas entièrement la visière de votre casque pour éviter la buée. Maintenez une distance de sécurité d’au moins 10 mètres et réduisez votre vitesse si la visibilité est mauvaise.

Ne démarrez pas en trombe sur des cailloux pour ne pas les projeter sur vos co-équipiers !

Avec un passager, inexpérimenté de surcroît, il faut penser à ralentir avant les bosses et ne pas freiner brutalement. Sinon, dans le meilleur des cas vos casques se heurteront, car il faut un certain temps pour réévaluer le volume de sa tête quand on n’est pas motard. Dans le pire des cas, le passager sera éjecté… Celui-ci a en outre froid et mal au dos avant le pilote, notamment sur terrain accidenté. Bon, si sa condition n’est pas toujours facile, il peut toujours se consoler en observant les paysages, voire en prenant quelques photos.

Le casque possédant rarement une radio intégrée lors des excursions touristiques, il faut garder un œil sur le motoneigiste de devant, toujours susceptible de vous adresser des signes codifiés pour vous inviter à ralentir, vous arrêter ou faire très attention.

Le guidon d’une motoneige n’est pas aussi maniable que celui d’un vélo ou d’une moto. Oubliez la direction assistée. Évitez aussi les virages secs, vous pourriez tirer tout droit ou coucher la machine, ce qui est toujours ennuyeux. Dans le premier cas, vous risquez accessoirement de percuter un arbre ou un rocher, et bonjour les dégâts ! Dans le second cas, si redresser la machine dans la neige profonde est l’occasion d’une bonne suée, se coucher sur un sol dur peut aussi blesser. J’ai ainsi le souvenir cuisant d’un magnifique bleu allant du genou au talon ! Et oui, novice je fus moi-même : j’aimais la vitesse et me croyais Schumacher.

Pensez aussi à votre passager, qui réagit toujours avec retard par rapport à vous. Il devrait toujours garder ses mains et ses jambes sagement rangés aux emplacements prévus, pour le salut de ses membres en cas de chute.

Pour tourner efficacement dans un virage un peu sec, il faut parfois modifier le centre de gravité de l’ensemble homme-machine. Concrètement, le pilote et le passager doivent déplacer de concert le maximum de poids sur le bord de la selle correspondant à la direction souhaitée. Pas seulement la tête et les épaules comme en moto ! Idem quand la motoneige trace sa route perpendiculairement à une pente. Et si elle fait mine de basculer, il faut vite tourner le guidon dans le sens de la descente !

La plupart des parcours touristiques épargnent aux motoneigistes ces subtilités de pilotage. Mais dans les montagnes très techniques de l’Est du Groenland, les touristes débutants sont passagers, point barre.

Il est enfin mal vu de doubler le guide-instructeur. Faute de connaître le terrain, on risque de frotter le train de la motoneige contre un rocher enfoui. Le train est une sorte de chenille, plus sophistiquée et moins accessible que celle d’un char.

La neige sur un lac a priori gelé peut dissimuler une absence de glace ou une épaisseur insuffisante. En plus il vaut mieux anticiper la glace nue qui fait perdre toute adhérence et possibilité de freiner…

Enfin…avant de partir, assurez-vous que votre passager est bien installé derrière vous… Quelque part au Groenland, sur la côte-est, il existe un endroit appelé joyeusement par nos guides locaux « Julia point » !

J’ai traversé un lac en motoneige avant de me rendre compte que mon co-équipier n’était pas derrière moi. Effrayée, j’ai pensé qu’il était tombé. En réalité, quand vous portez votre casque qui vous protège mais aussi vous isole et que se rajoute le bruit de moteur de votre machine, vous n’entendez pas grand-chose. Il faut donc avant de partir vous retourner pour vérifier que votre co-équipier a eu le temps de monter. Mon guide groenlandais est tout simplement restait scotché sur place en me voyant filer à toute vitesse sans me retourner …

Pensez à votre équipement si vous partez en hiver (car il est possible de faire de la motoneige en été, sur les pentes enneigées d’un volcan par exemple !). Consultez nos conseils. Voilà en gros ce qu’il faut savoir avant d’enfourcher une motoneige. Bonne balade !

Julia Snegur

Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication

A propos de l'auteur

Julia Snegur

Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication

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