Helsinki vise un équilibre subtil entre son statut de capitale au rayonnement international, sa qualité de vie, l’égalité sociale et une sensibilité environnementale, au coeur du pacte national finlandais depuis l’après-guerre. Le vieillissement de la population, très marqué dans ce pays, et les enjeux migratoires, font des questions de l’inclusion et de la solidarité les pivots de l’aménagement et du développement. Helsinki se place au carrefour de questions sociales, d’aménagement durable, de performance énergétique et d’attractivité économique et culturelle.
Le logement comme fondement
Le système éducatif finlandais est réputé. Mais la politique sociale et de développement du pays ne saurait être réduite à ce seul aspect. Il faut analyser la volonté de rendre lisible, protecteur, pragmatique et équilibré l’environnement dans lequel vivent les citoyens, cela sur l’ensemble de ses composantes : architecture, aménagement, accessibilité, liens intergénérationnels…
Helsinki cherche à adopter un regard innovant sur l’évolution des villes-capitales, qui rassemblent des individualités aux identités de plus en plus marquées et/ou revendiquées, une évolution sociétale que l’ensemble des cités occidentales doit traiter.
Beaucoup d’approches sociales finlandaises ont été développées dans les années 1990, notamment celle du « Housing First » en matière de logement. Le climat rude en hiver a naturellement placé le problème des sans-abris parmi les plus urgents. Mais une approche conventionnelle exigeait souvent que les personnes dans le besoin soient accompagnées, encadrées, parfois traitées médicalement avant de bénéficier d’un logement social.
Le « Housing First » repose sur l’idée que le logement est un droit humain fondamental. Selon ce concept, la résolution des problèmes liés à l’itinérance et à la marginalité doit commencer par l’octroi d’un logement stable. Ensuite, les problèmes de santé (y compris les addictions lourdes comme la toxicomanie) et de déviances sous-jacentes peuvent être abordés de manière plus efficace.
En Finlande, l’approche « Housing First » a été mise en œuvre avec succès et est considérée comme l’un des principaux facteurs ayant contribué à la réduction du nombre de personnes sans abri dans le pays. Il faut croire qu’en rendant leur dignité aux personnes défavorisées et/ou marginalisées, le gouvernement finlandais a bâti les fondations d’une réinsertion sociale durable.
On a là l’une des explications du sentiment positif qui accompagne les visiteurs découvrant Helsinki. Ils y perçoivent une ambiance de « vivre ensemble » correspondant à une réalité apaisante et harmonieuse.
Comment les Finlandais ont-ils financé le « Housing First » ?
La question est d’actualité en France. La société finlandaise étant très communautaire, la majeure partie de cette politique est financée par la loterie nationale. L’objectif est d’offrir aux sans-abris des logements situés dans les centres-villes, permettant d’accéder plus facilement aux emplois et aux transports, et de rompre avec les quartiers défavorisés pour une meilleure réinsertion.
Il ne s’agit pas seulement de charité : calcul fait, les économies réalisées sont en moyenne de 12 000 € par an pour chaque personne insérée avec succès. Une fois l’opération réussie, les statistiques donnent en effet raison au gouvernement finlandais. Le dispositif permet d’éviter de lourdes dépenses publiques telles que soins médicaux, propagation de maladies, interventions policières, etc.
Cette approche sur le temps long plutôt que dans l’urgence crée un climat de sérénité qui transparait dans la vie quotidienne et les relations interpersonnelles : pas d’agressivité latente, un climat de solidarité et de bienveillance qui met le visiteur à l’aise.
Une fois pris en charge, les sans-abris deviennent des locataires comme les autres ; ils sont responsabilisés. De nombreux pays européens font face à l’augmentation du nombre de sans-abris, dont une part croissante sont de migrants, ce qui accroît inévitablement les problèmes de sécurité et de santé publique. Les résultats positifs de la Finlande inspirent d’autres pays. Le gouvernement des Pays-Bas a ainsi annoncé en décembre 2022 le lancement d’un programme baptisé « Eerst een Thuis » (Un Chez-soi d’Abord). Son objectif ? Rien moins que loger tous les sans-abris d’ici à 2030. Le pays en compte à ce jour 32 000.
Les pays nordiques, source d’inspiration ?
Probablement, quand on sait que la France n’est pas une exception et que la question des sans-abris devient de plus en plus sensible dans toutes les grandes villes françaises. Il faut aller en Finlande pour respirer et s’en inspirer. A ce titre, Nord Espaces est très heureux d’avoir été retenu comme partenaire de confiance par un organisme de formation certifié Qualiopi, qui organise pour un public de décideurs des formations itinérantes. L’un de ses programmes permet de découvrir Helsinki, ville accessible pour tous.
FORMATION À HELSINKI, cycle «Les défis des territoires inclusifs »
Julia Snegur
Responsable Développement et Communication
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