Facilement accessible en train depuis Oslo ou Bergen, la petite ville de Geilo (2 500 habitants) fut désignée meilleure station de ski norvégienne en 2019 et 2020. Si le plaisir se traduit mal en chiffres, ceux-ci peuvent le suggérer. Geilo propose d’octobre à mai jusqu’à 500 km de pistes de ski de fond, entretenues et d’accès libre. Compris entre seulement 800 et 1 178 m d’altitude, mais très enneigé, son domaine de ski alpin compte 45 pistes et 20 remontées mécaniques. Si la motoneige y est un moyen de transport usuel, si des luges peuvent y dépasser les 70 km/h et des vélos aux pneus surdimensionnés dévaler les pentes enneigées, Geilo offre aussi aux plus contemplatifs un large choix de promenades chaussés de cette merveilleuse invention de l’Asie Centrale, il y a 4 000 à 6 000 ans : des raquettes.
C’est que Geilo est aussi la porte d’entrée des parcs nationaux de Hallingskarvet et Hardangervidda. Le premier est un massif montagneux apprécié des fondeurs et skieurs de poudreuse. Sur le vaste plateau du second vivent renards polaires, harfangs des neiges et la plus grande horde de rennes sauvages d’Europe…
L’environnement privilégié de Geilo se traduit dans l’assiette par de la viande de renne et de chèvre de montagne, de la truite sous toutes les formes, des plaquebières, myrtilles, airelles et champignons à foison. Il est aussi propice à l’élevage ovin et bovin, donc aux produits laitiers. Sachez donc que la Norvège est un pays de fromages ! Je me souviendrai longtemps de ce chèvre brun artisanal au subtil goût de caramel, dégusté tout près, à Hol.
Sur le lac gelé d’Ustedalsfjorden, je m’initie modestement à la conduite d’un attelage de chiens de traîneau. Ceux-ci sont très excités pour leur première virée du jour. Nous nous élançons à quatre équipages, les uns derrière les autres, un professionnel ouvrant la voie dans la poudreuse. Les huskies suivent avec enthousiasme, la neige s’accumule sur mes chaussures et je suis vite grisé par la traction animale, le défilement du paysage et le chuintement des patins.
Outre accompagner le mouvement dans les virages, l’apprenti musher doit laisser quatre à cinq mètres de distance avec le traîneau devant lui. Il dispose pour cela de deux systèmes de freinage. Mal doser, c’est s’arrêter, mais quel plaisir alors de poser pied à terre, d’encourager les chiens qui ne demandent que ça et de donner le coup de rein pour vite retrouver sa place ! Un deuxième tour de manège à la place du passager me laisse tout loisir pour filmer.
Autre souvenir marquant de ce voyage hivernal en Norvège : une baignade. On me fait d’abord entrer en maillot de bain dans ce qui ressemble à un grand tonneau renversé au bord d’un lac gelé. Mon corps y emmagasine la chaleur du sauna pendant une bonne dizaine de minutes. Puis on me demande de sortir au grand air dans la même tenue, avec gants et bonnet, pour rejoindre un trou creusé dans la glace à quelques dizaines de mètres du rivage.
Me désignant une échelle, la maîtresse de cérémonie – par ailleurs chanteuse de flamenco – m’invite à l’immersion jusqu’au cou, facilitée par une respiration calme et profonde. Je reste une minute dans l’eau. Répété régulièrement, l’exercice a paraît-il des vertus pour la santé, la sécrétion massive d’endorphines aidant par exemple à lutter contre la dépression. Si la Faculté le dit…
Pour qui fait primer le ski de fond sur le ski alpin, Geilo est de par son environnement, ses infrastructures et son offre hôtelière une station de tout premier plan. Les montagnes de Norvège réservent leur lot de bonnes surprises !
FJORDS ET MONTAGNES DE NORVEGE
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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