La suédoise Camilla Läckberg est connue pour son talent à écrire des romans policiers captivants et pour être la « Reine du Crime » scandinave. Ce surnom est tout à fait mérité pour cette admiratrice d’Agatha Christie. Les romans de Camilla Läckberg se sont vendus à plus de 12 millions d’exemplaires dans le monde entier, faisant d’elle l’auteure la plus vendue de Suède, surpassant même la popularité de Stieg Larsson et sa trilogie Millennium. Fascinée pour la noirceur de l’âme humaine, Camilla Läckberg dévoila lors d’une séance du cycle « En lisant, en écrivant » de France Culture, réalisée en public à la BnF, ses pratiques d’écriture.

Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’en Suède, Camilla Läckberg est une personnalité aussi riche que surprenante. Par exemple, elle est connue comme une star de la danse télévisée, ayant participé à la version suédoise de « Let’s Dance ». Mais elle est également l’autrice de livres de cuisine et de livres pour enfants, copropriétaire d’une entreprise de bijoux haut de gamme, et créatrice de la société de production musicale « One Spoon Music ».

En plus de tout cela, elle a même participé au concours littéraire pour écrire les paroles d’une nouvelle chanson du légendaire musicien et producteur d’ABBA, Benny Andersson. Autant dire que l’univers de Camilla Läckberg est sans fin.

Comment une jeune femme attirée par la danse, la musique, la cuisine et les bijoux est-elle devenue une écrivaine de romans policiers, explorant le côté sombre de la société suédoise et brisant le mythe de l’harmonie parfaite et bienveillante de son pays ? Cette transition fascinante reflète la polyvalence et la profondeur de son talent créatif.

 « Le Nid du coucou » à Fjällbacka

Le centre d’action de Läckberg est le petit village de pêcheurs de Fjällbacka (la ville natale de Camilla) sur la côte ouest de la Suède, qui est devenu célèbre à travers sa série de romans policiers mettant en scène un couple d’enquêteurs, Erica Falck et Patrick Hedström.

Le dernier roman de Camilla, « Le Nid du coucou », publié aux éditions Actes Sud parait en France en juin 2024. Deux événements terribles, sans lien apparent, ébranlent la petite ville de Fjällbacka. Un célèbre photographe est retrouvé sauvagement assassiné dans une salle d’exposition, tandis que Henning Bauer, lauréat du prix Nobel de littérature, est victime d’une attaque violente sur une petite île où il écrit le 10e livre de sa série mondialement connue. Patrik Hedström et ses collègues du commissariat de Tanumshede peinent à faire avancer l’enquête sur ces affaires, tandis qu’Erica Falck s’intéresse au meurtre d’un homme transsexuel à Stockholm dans les années 1980. Peu à peu, elle découvre que les fils du passé se mêlent au présent, et que de vieux péchés projettent de longues ombres.

Dans « Le Nid du coucou », la narration est habilement agencée comme un puzzle, où toutes les pièces apparemment disparates des différents personnages, sous-intrigues et périodes historiques sont lentement et minutieusement assemblées, jusqu’à ce qu’à la fin, une image émerge … étonnante.

NE MANQUEZ PAS DE GAGNER UN VOYAGE EN SUEDE

La lecture peut vous emmener loin, très loin… jusqu’en Suède. Un partenariat tripartite (La maison d’édition française ACTES SUD, l’office de tourisme de la Suède de L’Ouest et NORD ESPACES) vous offrent l’opportunité de tenter votre chance, de participer au jeu-concours suivant ce lien et de gagner un vrai voyage dans les contrées littéraires.

Le Désordre Créatif de Camilla Läckberg

Camilla Läckberg, née le 30 août 1974 à Fjällbacka, en Suède, est une figure incontournable de la littérature policière. Diplômée en sciences économiques de l’Université de Göteborg, elle a d’abord travaillé comme économiste avant de se tourner vers l’écriture. Elle est maman de quatre enfants, nés de trois pères différents, et est l’une des autrices les plus célèbres de Suède.

La créativité, selon Camilla, est un enfant de la liberté, qu’elle soit totale ou intérieure. Elle confirme que toutes ses activités et occupations, bien que sans liens apparents avec l’écriture, enrichissent son univers, nourrissent son imagination et interrogent sur le fonctionnement de nos sociétés.

Camilla admet volontiers qu’elle aime explorer son univers intérieur et sortir de sa zone de confort de maman vivant dans l’un des pays les plus heureux du monde. Aventurière dans l’âme, elle est constamment en quête de nouveaux défis, craignant l’ennui et redoutant que son esprit se fane.

« J’écris quand mes enfants sont à l’école. Mais je ne peux pas travailler s’il fait trop calme. À la maison, j’ai la télévision allumée ou de la musique. Parfois, je travaille dans un café où il y a des bébés qui crient, des gens qui parlent, de la porcelaine qui s’entrechoque. J’ai vraiment besoin de ce niveau de bruit de fond qui m’est indispensable pour voyager dans mon imaginaire », confie-t-elle à ses lecteurs.

Camilla raconte que l’idée initiale d’un roman commence par une image dans sa tête. Ensuite, son imagination se met en marche de façon désordonnée. Elle griffonne un peu sur des pages – l’âge des personnages et leurs liens – mais sans construire sciemment la structure de son récit. « Je travaille à travers le chaos. Mais j’écris chronologiquement, donc j’écris toujours de la première page à la dernière. La façon dont vous lisez mon livre est la façon dont je l’ai écrit. Je ne saute jamais d’avant en arrière, simplement parce que je ne pourrais pas gérer ça, donc c’est plus simple de cette manière », révèle-t-elle à travers ses interviews.

Elle vit le présent avec ses personnages, laissant son imagination vagabonder et découvrant la fin de son œuvre avec étonnement. C’est probablement sa sensibilité et la grande ouverture à l’inconnu qu’elle se permet qui rendent ses œuvres aussi captivantes.

Pourquoi Fjällbacka ?

Figure emblématique dans le domaine du polar scandinave, Camilla, a choisi le village de Fjällbacka comme décor pour les destins et les passions qui se déchainent.

Fjällbacka signifie « pente de la montagne » et ne compte que 1.000 habitants permanents, mais en été le village devient une ville de 20.000 habitants.

Vers 1870, la ville prospérait grâce à la production de poissons en conserve. Ensuite, ce fut le granite, extrait des carrières, qui impulsa le développement urbain. Les fortunes se bâtissaient et s’effondraient en quelques années seulement. Ces cycles ont provoqué des répercussions sociales très profondes au XIXe siècle. L’argent engendrait une société extrêmement divisée et fragile. La richesse et la fortune rapide, mais aussi la pauvreté, étaient omniprésentes. Les conséquences se faisaient sentir durant les périodes compliquées de l’émigration vers l’Amérique. Des pavillons et villas émergeaient puis disparaissaient, accompagnés de drames familiaux. Autant de sujets captivants pour les romans de Camilla Läckberg.

De nos jours, durant la période estivale, la ville foisonne d’animations. Le port est bondé de bateaux de plaisance et l’archipel vibre littéralement. En hiver, la tranquillité s’installe, la ville a comme une double personnalité. Encore une autre atmosphère qui transparaît dans les romans…

Comment Camilla Läckberg a inspiré mon prochain voyage sur la côte ouest de la suède

« La Princesse de Glace », « l’Oiseau de Mauvais Augure », « la Faiseuse d’Ange »… Voici des titres qui ne prêtent pas forcément à rêver. « C’est pourtant à travers ces romans de Camilla Läckberg, dont j’ai dévoré tous les polars en un temps record, que j’ai découvert la charmante province du Bohuslän, sur la Côte Ouest de la Suède », confie Natacha dans son article sur le lien entre ses lectures et son voyage.

Dans la province côtière de l’ouest de la Suède, le Bohuslän, qui s’étend au nord de la plus importante ville de la région, Göteborg, il y a énormément de choses à voir. Vous trouverez un petit aperçu de ce que votre escapade pourrait être !