Où aller en Laponie Finlandaise ?

26 décembre 2016
  • Nord Espaces a testé pour vous…
  • Récits & Carnets de voyage

Ou aller en Laponie finlandaise ? Si vous recherchez l’authentique et le calme, éloignez-vous de Rovaniemi. Moi, je suis allée plus au nord, près des frontières russe et norvégienne. Certes, j’ai rarement vu une telle tempête polaire à ma descente d’avion ! Si l’aérogare n’est qu’à une centaine de mètres à pied, le vent me décapuchonne et oblige à plisser les yeux, la neige s’infiltrant partout. On distingue à peine les avions sur le tarmac, mais j’immortalise tout de même en quelques photos le spectacle des éléments déchaînes. Que dire ? L’authentique se mérite ! 🙂

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Nous visitons tout de suite une affaire familiale, un élevage de chiens huskys qui propose aussi des promenades en traineau et des chambres d’hôte. Nord Espaces privilégie les petites structures qui n’ont pas renoncé à leur identité laponne pour accueillir les grands groupes, arrivant parfois par charters entiers. D’abord, on s’équipe !

Je n’ai pas conduit de traineau depuis des années. L’attelage est prêt à s’élancer et mes huit chiens organisés deux par deux aboient dans tous les sens, fous de joie. Est-ce vraiment le prélude à une promenade idyllique en forêt ? Près du traineau, une chienne hurle comme un loup en mordillant de temps à autre l’oreille de son voisin, très excité lui aussi. C’est parti, j’avais oublié combien cela secoue au démarrage ! Les chiens courent langues pendantes et queues dressées. Il neige, on s’enfonce dans la forêt et la magie commence. Je laisse l’attelage de notre guide s’éloigner un peu pour me retrouver, dans un quasi-silence, seule sur mon traineau en bois. Je l’entends à peine glisser et travailler en virage. Cela ressemble un peu aux sensations éprouvées à bord d’un voilier : j’avance assez vite, sans bruit de moteur ni effort. Au contraire, je me détends, juste dans le mouvement, en tenant fermement la barre, peu à peu hypnotisée. Les chiens ont l’air si heureux de courir que je ne me culpabilise pas. D’ailleurs, quand je freine en descente pour ne pas les écraser, ils m’invitent à ne pas me mêler de leur course ! Nous faisons une pause-déjeuner pour manger une soupe bien chaude sous le kota (tente laponne).

Se laisser conduire au chaud sous une peau de renne a le parfum de l’enfance. A la fin de la promenade, je caresse mes « loups » pour les remercier de cette belle parenthèse.

Plus au nord, nous arrivons à une rivière, frontière naturelle avec la Norvège. Une autre belle trouvaille nous attend là : une ferme familiale d’élevage de rennes, où un père travaille avec ses quatre fils. Les rennes sont des animaux sauvages qui s’apprivoisent partiellement en deux à trois ans. Ils se laissent alors caresser dans le sens du poil au bout d’un certain temps, à condition de ne jamais toucher leurs bois, au risque sinon d’un coup furieux. Têtu comme un âne, le renne qui décide de ne plus vous traîner se fige. Et il peut être dangereux de le braquer, loin du camp  en pleine forêt, par -20°C ! Il ne reste plus alors qu’à tirer soi-même le traineau ou geler sur place. Mon renne semble bien vouloir m’offrir une expérience différente de celle du traineau à chiens. N’est-ce pas un rêve de petite fille d’être menée dans la forêt par un renne blanc ?

Si la course peut être rapide, elle se fait plutôt contemplative pour nous. Les traineaux, attelés chacun d’un renne, sont reliés entre eux comme des wagons, selon une méthode ancestrale des Samis pour se déplacer en ordre, car les rennes se prêtent de mauvaise grâce à la file indienne. A chaque occasion, le mien essaye de doubler, comme celui qui nous suit. J’ai alors sa grande tête couronnée près de moi, haletante mais sans langue pendante comme les chiens. Seule une corde l’empêche de nous doubler et je me dis par moment qu’il va finir dans le traineau avec moi ! Nous nous arrêtons pour pique-niquer autour d’un feu. En attendant, mon renne à l’odorat très développé creuse la neige pour brouter des lichens.

Nous nous entendons bien tous les deux. A la différence du chien, c’est un animal sauvage, que l’on l’approche doucement, avec respect et un peu de crainte. Aux yeux humides et très expressifs. Qui finalement se laisse caresser dans le sens du poil.

Autour de moi, tout est blanc, propre et beau comme dans un verre de lait. Bonheur simple et sérénité qui me font penser au joik, le chant a cappella du peuple sami. De tradition chamanique, il n’obéit qu’aux règles que le chanteur se fixe. Sans mot ni mélodie particulière, il est tissé des sons et notes que l’on tire du plus profond de soi. Le joik révèle ainsi l’état d’âme : la joie, l’exaltation de la victoire, la tristesse du deuil… Les vieux Samis l’entonnaient souvent face à la Nature, qui décide seule de donner ou reprendre.

/ Au retour du voyage de « repérage ».

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Julia Snegur

Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication

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Julia Snegur

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