Les amoureux du Québec pourront bientôt rendre un hommage à Gilles Vigneault qui chantait « mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver, … » , en confirmant, à Paris, que le Québec ce n’est pas qu’un pays, c’est une poésie. Grand poète du Québec, il a comme d’autres artistes québécois, chanté la fraternité et la beauté de sa terre natale de Québec, tout comme Raymond Lévesque, né à Montréal (Quand les hommes vivront d’amour), Robert Charlebois qui voulait revenir à Montréal en expliquant : « J’ai besoin de revoir l’hiver et ses aurores boréales … j’ai besoin de cette lumière descendue droit du Labrador … [et] revoir le long désert des rues qui n’en finissent pas, qui vont jusqu’au bout de l’hiver sans qu’il y ait trace de pas» ou Félix Leclerc qui avait su trouver un petit bonheur. Oui indéniablement, Québec fascine par sa personnalité, ses paysages, mais aussi sa culture qui sait marier espaces naturels couverts à l’infini de forêts, fleuves, océan, peuples premiers, attachement à une certaine idée de la France, hiver blanc et été indien, sans pour autant nier son positionnement géographique nord-américain…
Si Nord Espaces a depuis longtemps proposé d’aller à la rencontre de l’Acadie, des îles et côtes du Saint-Laurent pour bien appréhender toute la diversité de ce pays, chacun peut avoir très facilement un aperçu du bouillonnement culturel québécois actuel au travers d’artistes mondialement connus : à Leclerc, Vigneault, Charlebois, précédemment cités, il est possible de rajouter très spontanément des dizaines d’artistes dont certains mondialement connus. Mais la culture du Québec se développe aussi avec la poésie pure. Certains le savent bien et vont permettre à celles et ceux qui seront de passage à Paris du 6 au 10 juin 2018, Place Saint Sulpice dans le 6ème arrondissement, de le vérifier : le Québec sera l’invité d’honneur du 36ème marché de la Poésie.
Au Québec, Québec Edition est en charge du rayonnement international de l’édition québécoise et canadienne de langue française. C’est ce comité qui a réuni une quarantaine d’auteurs et éditeurs québécois pour les faire participer à l’aventure du 36ème marché de la poésie, dont dix poètes qui, ces dernières années, ont su toucher le cœur de leurs lecteurs avec par ordre alphabétique : Martine Audet, Daphné B, Claude Beausoleil, Carole David, Sara Dignard, Hélène Dorion, François Guerrette, Natasha Kanapé-Fontaine, Baron Marc-André Lévesque et Chantal Neveu.
Et c’est un québécois, membre de l’Académie Française qui inaugurera ce 36ème marché de la poésie : Dany Laferrière parlera avec brio, humour et précision, n’en doutons pas, de la culture et de la poésie au Québec. Puis Nicole Brossard, poétesse, dramaturge, romancière née à Montréal (« Il y a toujours un excès de vie qui fait perdre l’équilibre, les yeux rivés aux premiers bourgeons tu fais l’éponge en absorbant avril … ») prendra le relais pour présenter Laure Cambau, elle-même poète et aussi pianiste vivant désormais à Paris pour un temps au cours duquel musique et poésie se répondront.
Le programme de cette manifestation pleine de vie, d’avenir et de Québec est bien évidemment disponible sur le site du gouvernement du Québec.
Autour de ce 36ème marché de la poésie, des animations seront proposées pour le plus grand bonheur des spectateurs dont PoésieGo !, des podcast alliant poésie et numérique en partenariat avec le festival de poésie de Montréal, ou encore l’application Totemi ; tout ceci prouve que la poésie au Québec est loin d’être ancrée dans un passé révolu mais bien en prise avec son temps.
La poésie est … gratuite
Enfin, notons que la poésie est … gratuite puisque l’accès au marché de la poésie Place Saint-Sulpice est totalement libre ; il ne faut donc pas hésiter à venir à la rencontre des auteurs, des poètes d’aujourd’hui, à dialoguer et finalement être touché par la poésie du Québec, ressentir à travers les mots, le phrasé, les images, ce qui fait vibrer le peuple québécois, savoir comment se traduisent cet amour pour l’hiver avec lequel Charlebois voulait se marier ou qui est le pays de Vigneault, pour les forêts, pour les racines amérindiennes…
Mais laissons la parole à certains des poètes qui seront présents en ce mois de juin à Paris ; choisir est difficile et c’est forcément se priver … Que ceux que nous ne citons pas ne nous en veulent pas : nous avons retenu ce qui évoquait chez nous notre passion pour le Québec, certains de nos voyages, certaines rencontres avec nos amis québécois …
Claude Beausoleil :
Je suis un voyageur / Que le langage invente / Je ne demande rien / Je cherche le désir / Quelque part en moi-même / Au plus loin des frontières / Dans des rues aux distances / Imaginées de brume
J’ai marché dans des villes / Ailleurs en moi parfois / J’ai marché sans savoir / J’ai remonté les rues / De ma mémoire d’enfance / J’ai traversé les rives / De métropoles lointaines
J’ai laissé mes bagages / Dans les mots de ma vie / J’ai marché comme les autres / Au plus profond rivage / Jusqu’à cet hôtel ancien / Où je reprends mon souffle
Natasha Kanapé Fontaine :
Shakassineu tipishkau-pishimu / Nous sommes infinies / Nous traversons le cristal / Les ères de glace de cassure / Les diamants et les améthystes / Peaux et plumes d’oiseaux cousues / Avec vos os et vos opales / …
François Guerrette :
Avant de m’appartenir, mon cœur était bleu comme les ailes d’un papillon perché sur une lumière. Les vagues, les montagnes et les chiens méchants se confiaient à moi, avec des mots immenses et glacés comme la Gaspésie. Je parlais la langue de mes descendants ; j’entendais plus clairement le vin vieillir dans mes veines.
Sara Dignard :
Je veux maison / Forêt / bleu pièce sur pièce
Tu t’excuses parfois / souvent tu ne restes pas
Je me surprends à t’embrasser / sur la bouche je rêve d’enfants / comme d’autres rêvent / de révolution
Blonds de bonheur / gavés de soleil cléments / capables d’insouciance
Quand le désir me prend / un pays au creux du cou / je pars à l’Est / respirer un peu de large
J’attends le printemps / espère reprendre la rue là où / nous l’avons laissée
Tu dis qu’il y a des arbres / au bout de la ville des arbres / encore des arbres
Et pour finir Hélène Dorion :
On consacre sa vie / à boucler des avions, des trains/ des hôtels où l’on ne sera jamais ailleurs / qu’en soi-même / et l’on cherche du sens / à ce qui n’en demande pas tant.
Et en effet, ne faut-il pas simplement profiter – respectueusement – de cette vie, d’aller à la découverte, de remplir sa mémoire pour revenir et en parler avec sa famille, ses amis ? D’aller parcourir le Québec en toutes saisons, de rencontrer de nouveaux amis québécois, de s’émerveiller devant les couleurs de la forêt durant l’été indien, de voir le fleuve Saint Laurent en majesté l’été, terrain de jeu des baleines, ou de rester en contemplation devant les étendues enneigées en plein hiver ? Tomber amoureux de l’hiver, écrire quelques mots qui veulent tout dire de l’émotion que l’on ressent, comme Emile Nelligan dans son poème « Soir d’hiver » en 1898 (« ah ! Comme la neige a neigé ! ») … Nord Espaces a beau être une entreprise commerciale, notre motivation première tient à notre passion pour les voyages, la découverte, les rencontres et au partage. Si certains voyageurs trouvent en plus un sens au plus profond d’eux-mêmes à cette somme d’expériences, c’est encore plus formidable ! Certains de nos voyages ont été conçus justement ainsi : ainsi la découverte de la Côte Nord où, à son rythme, le voyageur emplit sa mémoire de souvenirs uniques et non préfabriqués. Ou encore cette émotion et ce sentiment de faire partie d’un « grand tout » en approchant la vie ; la poésie du Québec est partout …
André
Julia Snegur
Responsable Développement et Communication
Inscrivez vous à la newsletter
Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.
Article précédentActivités hivernales dans la région des fjords – Bergen et Flam
Article suivantGrands félins d’Asie et du Nouveau Monde