On peut regretter avec Jules Renard qu’il ne suffise pas « de se coller un timbre rare sur le dos pour se retrouver à l’étranger ! ». Mais devant le bloc consacré par La Poste à la vieille ville de Tallinn, félicitons-nous avec Antonio Banderas que le timbre partage au moins avec le cinéma la « capacité à envoyer des messages avec des images ».
Avec ses flèches gothiques et sa ville haute sur une colline calcaire, il est vrai que Tallinn a une silhouette sans pareil. Visible de loin depuis la mer Baltique ou l’intérieur des terres, la capitale estonienne a pour origine un château édifié par l’ordre Teutonique au XIIIe siècle. Siège de seigneurs féodaux, celle que l’on appelait alors Reval fut longtemps un important centre de négoce, un avant-poste éloigné de la Ligue hanséatique jusqu’au XVIe siècle. Les guildes de marchands et d’artisans rivalisant alors d’opulence, les premiers siècles de Tallinn léguèrent à la postérité de remarquables édifices publics, églises, couvents et bâtiments bourgeois. Malgré les guerres et incendies, la ville basse est l’une des cités médiévales les mieux préservées d’Europe, ce qui lui vaut de figurer au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997.
Entrer dans le vieux Tallinn, c’est d’abord franchir d’impressionnantes murailles de calcaire, hautes par endroits de plus de 15 m. La promenade est possible sur certains remparts et tours de garde. Si les murs de 4 mètres d’épaisseur de la Kiek in de Kök résistèrent à bien des boulets de canon, les deux tours les plus connues sont celles de la porte de Viru, aujourd’hui l’un des symboles de la ville. Elle ouvre d’abord sur une grande rue piétonne, puis un entrelacs de ruelles pavées et tortueuses. L’Hôtel de Ville est mentionné depuis au moins 1322.
Il ne faut pas manquer sur la place attenante l’une des plus anciennes pharmacies d’Europe, en activité continue depuis 1422 ! Trois églises se distinguent aussi par leur audace architecturale. Saint-Olav domine encore de ses 124 m la plupart des bâtiments. Mais culminant autrefois à 159 m, elle fut de 1549 à 1625 le plus haut bâtiment au monde. Saint-Nicolas abrite aujourd’hui un musée consacré à l’art religieux, dont la pièce maîtresse est une splendide Danse macabre sur panneaux de bois.
Et une horloge peinte orne la façade immaculée de l’église du Saint-Esprit, qui a pour trésor son intérieur en bois sculpté. La ville haute (appelée aussi Toompea) était jadis séparée de la ville basse par des portes fortifiées, comme s’il s’agissait de deux cités distinctes.
Perché sur une falaise, le château de Toompea a toujours été le siège du pouvoir en Estonie. De physionomie médiévale vu d’en bas, sa façade rose est digne d’un palais baroque. Il abrite aujourd’hui le Parlement estonien, le Riigikogu. Sainte-Marie (Toomkirik en estonien) fut longtemps la cathédrale de l’élite allemande, qui y laissa nombre de pierres tombales et de blasons funéraires élaborés.
Son clocher baroque offre l’une des plus belles vues sur la ville. Construite bien plus tard en 1900, quand l’Estonie faisait encore partie de l’Empire russe, la cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre Nevski est dédiée au prince qui arrêta l’avancée vers l’est des chevaliers teutoniques en 1242… Ses bulbes coiffent le plus puissant carillon de Tallinn. Et dire que les belvédères valent à eux seuls la montée !
Le message postal est donc sans ambiguïté : Tallinn, étape privilégiée d’un circuit en Estonie ou d’une croisière hivernale, se prête aussi à un court séjour romantique à souhait, par exemple pour la Saint-Valentin, à l’approche de Noël ou au Nouvel An !
Par Sébastien
Nouvel an à Tallinn, en Estonie
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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