Après un dîner dans le port de Svolvaer, nous étions trois à vouloir rejoindre à pieds notre rorbu, nom traditionnel d’une ancienne cabane de pêcheur, reconvertie le plus souvent en chalet très cosy en bordure de fjord.
En hiver, pendant la nuit polaire, les Norvégiens étant chez eux très tôt, les rues sont souvent désertes. Nous traversions un pont en rigolant, nos voix raisonnaient dans la nuit, jusqu’à ce que l’un de nous s’exclame : « Aurore boréale ! » Dans le ciel intensément noir sa lumière verte était juste au-dessus de nos têtes. Il fallait vraiment se tordre le cou (ce qui s’est bien fait sentir le lendemain) !!! Curieux spectacle sans doute que ces trois hurluberlus tournant sur eux-mêmes les yeux rivés sur cette merveille de la nature. Comme quoi, à force de regarder tout le temps où l’on met les pieds, attitude très sage au demeurant, on peut manquer bien de merveilles.
Pourquoi ne pas avoir la tête dans les étoiles de temps en temps ?
Julia
ILES LOFOTEN ET LUMIERES BOREALES
Par un matin de septembre, avec mes compagnons de route, nous partons à bord d’une petite embarcation sur les traces du mythique explorateur français, Paul-Emile Victor. Quelques heures plus tard, nous faisons face au Glacier Eqipsermia.
Nous logeons au lodge Eqi, un lodge éco-responsable. Juste à côté, se trouve l’ancienne cabane de Paul-Emile Victor, c’est de cet endroit que le glaciologue est parti pour de nombreuses expéditions sur la calotte glaciaire dans les années 1950. En tant que passionnée par les glaces, c’est un sentiment étrange qui m’envahit.
Il est facile d’accéder au glacier Eqipsermia en bateau mais difficile de se rendre sur la calotte glaciaire. Nous faisons une randonnée qui va nous mener face au glacier, une belle expérience même si ce fut physique. Nous avons un verre de champagne local en guise de récompense.
Nous passons la nuit dans un chalet qui surplombe le glacier, sans wifi et une électricité fournie par des panneaux solaires. Tous les déchets sont soigneusement collectés et ramenés à Ilulissat, c’est très important de ne pas laisser trop de traces humaines dans cet endroit immaculé.
Le site est uniquement accessible sur une courte période en été, laissant la nature reprendre ses droits le reste de l’année. En passant la nuit face au glacier, nous sommes coupés du monde, profitons de la nature du Groenland et de l’instant présent.
Valérie
Baie de Disko à bord du voilier de 18 mètres
L’émotion que je partage est difficile à exprimer ; on me demande souvent ce que j’ai pensé du Pôle Nord … Nord Espaces a été en France le 1er voyagiste à proposer d’aller jusqu’au Pôle Nord en brise-glace, un bateau qui effectue des missions scientifiques et de sauvetage ; accueillir des voyageurs finance des recherches scientifiques. Nord Espaces avait été sollicité par l’Institut de France pour déposer au Pôle Nord des plaques photosensibles destinées à recueillir des particules liées au champ magnétique terrestre.
Je me souviens de l’approche du Pôle, que tout l’équipage sous tension suivait sur GPS pour confirmer avoir atteint le point 90°. Sur place, nous avons pu débarquer dans un paysage unique. On pourrait se dire qu’on a la chance d’être là où peu sont arrivés (il y a plus de personnes ayant atteint le sommet de l’Everest que le Pôle Nord).
On peut se souvenir du Petit Prince où Saint-Exupéry parle de l’allumeur de l’unique réverbère du Pôle Nord, ou du superbe dessin animé de Rémi Chayé « Tout en haut du monde », primé au festival d’Annecy. Ce qui m’a marqué, c’est l’ambiance et la lumière du Pôle Nord qu’aucune photo ne pourra rendre ; cette impression de se déplacer dans un rêve : il y a de la lumière, mais ce n’est pas le grand jour.
Il n’y a pas de brume et on a l’impression de se déplacer dans de la ouate… Il y a ce silence… Nous sommes mis en garde : un ours serait à proximité ; nous ne devons pas nous enfoncer trop loin dans le rêve silencieux… Finalement c’est une ourse curieuse qui regardera ces bipèdes venus en brise-glace dans son royaume à elle, un royaume de glace, de silence, de lumière douce… Une ourse parce que le doute n’est pas permis : elle attend des petits, qui grandiront dans l’Océan Glacial Arctique.
Et je me suis dit alors que nous devions tout faire pour protéger la vie fragile dont nous faisons partie.
André
Croisière au pôle Nord à bord du brise-glace atomique russe « 50 ans de Victoire »
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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